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RCA - Virtual Team
10 novembre 2012

Joshua ou Suhaili ?

1968 ... en France, un mois de mai aux parfums enivrants de liberté ... à Prague, un printemps pour un "socialisme à visage humain" qui se termine dans le sang ... au Biafra, une terrible famine qui provoquera de un à deux millions de victimes ...

1968, c'est aussi l'année du premier Golden Globe Challenge. L'objectif ? Un tour du monde solitaire et sans escales, en passant par les trois caps  ... Il s'agit là de l'ancêtre du Vendée Globe que nombre de marins, virtuels ou réels, considèrent aujourd'hui comme l'Everest des mers ...

9 concurrents vont tenter l'aventure, au départ du port anglais de leur choix. Deux d'entre eux vont rester dans les annales : Robin Knox-Johnston et Bernard Moitessier, chacun pour des raisons différentes.

Suhaili

Knox-Johnston appareille de Falmouth un 14 juin 1968 à bord d'une coquille de noix de 32 pieds, soit la moitié des Formule 1 des mers qui défient depuis ce jour les océans. A bord de Suhaili, de quoi tenir de longs mois de navigation : nourriture incluant force bouteilles de whisky et lecture, depuis la Bible jusqu'aux oeuvres complètes de Shakespeare en passant par l'ouvrage d'un homme dont nous reparlerons : Sailing Alone Round the World, de Joshua Slocum.

 

Joshua

Joshua : c'est justement le nom du bateau de Bernard Moitessier, qui l'a baptisé ainsi en hommage à Joshua Slocum, canadien et premier navigateur à avoir accompli une circumnavigation, entre 1895 et 1898. Parti deux mois après Knox-Johnston depuis le port de Plymouth, Moitessier refait rapidement son retard. Au passage du Horn, il est à 20 jours de navigation de son rival britannique.

C'est là que les destins des deux hommes divergent : là où Knox-Johnston poursuit sa remontée de l'Atlantique, et devient le premier navigateur à boucler un tour du monde en solitaire et sans escale ... Moitessier décide de poursuivre sa route, de ne pas rentrer au port. Il avait déjà refusé d'embarquer une radio. Lors de son second passage de Bonne-Espérance, il lance un message sur un cargo : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme ».

De son côté, Knox-Johnston est de retour à Falmouth le 22 avril 1969, soit 312 jours après son départ, accueilli par une foule innombrable qui le célèbre en héros.

Les navigateurs du Vendée Globe sont les héritiers de ces grands précurseurs. Ils sont peut-être les derniers aventuriers. Sans doute sont-ils des héros ... Mais des skippers de Joshua et de Suhaili, lequel est le plus héros des deux ? Sans aucun doute chacun à sa manière ... Moitessier a poursuivi son rêve, ses découvertes, peut-être aussi ses chimères ... Knox-Johnston, anobli en 1995, crée la Clipper Round The World. En 2007, à 68 ans, il finira quatrième de la Velux 5 Océans.

 

Deux destins mais un même amour du grand large. Et vous, sur ce Vendée Globe 2012, serez-vous Joshua ou Suhaili ?

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Commentaires
O
si je ne me trompe pas, il y'a eu deux suicides sur cette course, dont un en mer , rongé par le remord d'avoir menti sur sa position et d'avoir indirectement provoqué une prise de risque d'un autre bateau qui a chaviré
F
Quel retour mes amis... Merci Rémy pour ce superbe article qui remet bien des choses à leur places...Effectivement, j'ai découvert cette histoire hier matin aux Sables, lors de la parade des bateaux de Légendes. Ces 2 bateaux sont sortis côte à côte, salués par la foule présente ! Un très beau moment... Et quand on les voit, je ne connais pas grand monde qui partirait pour un tour du monde... Mais c'était une autre époque...
E
Bonjour Thierry<br /> <br /> Je connaissais vaguement l'histoire de Bernard Moitessier , un peu de culture général et une piqure de rappel pour rappeler les anecdotes de ces aventures cela ne fait pas mal.<br /> <br /> merci ce com <br /> <br /> eric
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